Haute de 36 mètres de haut, la montagne du Tigre (Huqiu虎丘en chinois) se dresse non loin de la porte Lumen, au nord-ouest de Suzhou. C’est ici que Fuchai, roi de l’État de Wu, petit royaume de la période des Printemps et Automnes (VIIIe-Ve siècles av. J.-C.) fit enterrer son père Helu et placer 3 000 épées à son côté. D’après la légende, qui a donné son nom à l’endroit, un tigre blanc apparut le troisième jour après les funérailles, et resta posté là pour veiller sur le tombeau.
À mi-chemin du sommet de la colline, non loin du rocher de Qianren (littéralement, rocher des Mille hommes), s’étendent les eaux cristallines de l’étang de l’Épée, en contrebas de parois abruptes. On raconte que Qin Shihuang, le premier empereur de la dynastie des Qin (221-207 av. J.-C.) et, après lui, Sun Quan, à l’époque des Trois Royaumes (220-280), envoyèrent des hommes à la recherche des épées enfouies dans le tombeau de Helu. Ces derniers creusèrent dans la colline, mais leurs recherches restèrent vaines. L’étang de l’Épée serait le résultat de ces essais infructueux.
D’après certaines archives, la porte du tombeau de He Lu fut mise au jour une fois, lorsque l’étang s’assécha. Les archéologues estiment toutefois que le tombeau de He Lu est situé juste en dessous de la pagode de la colline du Tigre. Cette pagode octogonale de 6 étages fut édifiée à l’époque des Cinq Dynasties. Sous la dynastie des Ming, elle se mit à pencher en direction du nord, sous l’effet, suppose-t-on, de la présence de la tombe, située en dessous d’elle.
Le temple de Yunyan est un autre site de la montagne du Tigre à ne pas manquer. C’est l’un des temples bouddhistes les plus fameux de Chine. L’empereur Qianlong en personne (dynastie des Qing) ne put résister à son atmosphère paisible et en fit sa résidence temporaire à l’occasion de son passage à Suzhou.