Les minorités ethniques en Chine célèbrent la fête de la mi-automne autant que la majorité Han. Cependant, tandis que certains présentent des offrandes à la lune, admirent la claire lune et mangent des gâteaux de lune, les autres choisissent de fêter ce moment à leur manière.
Le peuple Dai est l'une des minorités qui célèbre cette journée en apportant de nombreuses offrandes. Celles-ci incluent le gibier comme le faisan, les poissons et les gâteaux ronds de riz gluant. Toutes les familles vénèrent la lune avec dévotion avant de partager un somptueux festin tout en admirant la pleine lune de cette journée très spéciale.
Parmi les coutumes de l’ethnie Zhuang, la plus particulière reste l’invitation d’une déesse céleste au cours de cette nuit à nulle autre pareille. On dresse, alors, un autel en bordure du village ou dans un lieu ouvert sur lequel l’on dispose des offrandes et où l’on brûle de l’encens. Des branches de bambou ou de d’autres arbres d’une vingtaine de centimètres placées à la droite de l’autel indiquent l’endroit où la déesse va descendre sur la terre et, plus tard, remonter dans les cieux. La cérémonie se déroule en quatre étapes au cours desquelles une ou deux femmes interprèteront le rôle de la déesse.
Tout d’abord, on invite la déesse à descendre sur terre. On assiste, alors, à un échange de chants antiphonaires entre les humains et cette déesse. Ensuite, la déesse évoque les divinations. Enfin, on la raccompagne vers les cieux.
Réputée comme “une ethnie à cheval”, la célébration de la fête de la lune chez les Mongols devrait inévitablement se rapporter aux chevaux. Effectivement, au moment du clair de lune, ces derniers montent à cheval et s’élancent en direction de l’ouest où la lune se couche. Cette coutume s’appelle“la poursuite de la lune” et les cavaliers n’arrêteront leur course effrénée qu’au moment où la lune disparaîtra à l’horizon.
Les tibétains célèbrent cette fête en “cherchant” la lune le long d’une rivière ou, plus exactement, le reflet de celle-ci sur l’eau. Lorsque la nuit tombe, les jeunes hommes et les jeunes filles ainsi que les enfants rejoignent les cours d’eau près de leur maison à la recherche de reflets lunaires avant de déguster les fameux gâteaux de lune.
Le peuple Dong de la province du Hunan suit une tradition singulière nommée “le vol des légumes de la lune.” Selon la légende, la déesse de la lune descendit sur la terre une nuit de la mi-automne pour y répandre de légères rosées. Comme tous les êtres humains peuvent profiter des bienfaits de ces rosées, chacun peut donc partager les légumes et les fruits arrosés par ces dernières. Et, surtout, personne ne pourra être considéré comme un voleur en les prenant.
La symbolique du vol de fruits ou de légumes diffère selon que l’on soit une femme célibataire, une femme mariée ou un homme célibataire. Dans le premier cas, ce sera pour trouver le grand amour, dans le second pour que les enfants du foyer restent en bonne santé et, enfin, dans le dernier pour apporter du bonheur dans la vie au quotidien.
Les Miao, quant à eux, jouent du Lusheng (instrument à vent doté de quatre ou six tuyaux entièrement en roseau), chantent et dansent sous les lumières de la lune. Les célibataires recherchent l’âme soeur pour exprimer leurs sentiments, symboliquement aussi purs qu’un clair de lune.
La minorité De'ang célèbre cette journée d’une manière presque similaire aux Miao. Comme eux, ils jouent d’un instrument de musique, le Hulusheng (instrument à vent muni de cinq tuyaux au réservoir en calebasse). De la même manière, les jeunes femmes et les jeunes hommes expriment leurs sentiments lors de cette nuit particulière. Quelques- uns encore se fiancent en s’offrant des noix de bétel et des thés.
La minorité Axi, une branche du peuple Yi, se rassemble en nombre dans des endroits ouverts et danse toute la nuit. La partie la plus exaltante des festivités consiste en des chants antiphonaires échangés par les jeunes femmes et les jeunes hommes. “Même la lune s’émeut de cette démonstration”.
Le peuple Oroqen honore la lune avec des offrandes et en plaçant une bassine d’eau devant elles. Les Tu conservent, également, cette habitude mais pour mieux “frapper” la réflexion de la lune sur l’eau, d’où l’appellation de cette tradition “Frapper la lune”.
Enfin pour honorer la lune, le peuple Hezhen récolte des raisins, pour, dit- t’on, commémorer une femme intelligente et travailleuse qui se réfugia vers la lune pour ne plus devoir supporter les mauvais traitements de sa belle- mère.