Considérée, de nos jours, comme l’une des plus anciennes langues actives et utilisée par, environ, 1.3 milliards de personnes dans le monde, la langue chinoise écrite date de plus de 3000 ans et remonte à la dynastie Shang. Les caractères chinois du langage écrit peuvent s’avérer très complexes, alambiqués bien qu’élégants. Cela ne surprend donc pas d’entendre que l'écriture de caractère représente une forme d'art, connue sous le terme de calligraphie chinoise.
Le mot calligraphie se définit, littéralement, comme "belle écriture". Toutefois, au sens de la calligraphie chinoise, la signification reste beaucoup plus profonde que la simple façon d'écrire les caractères ou bien, même, de s'efforcer de leur donner une belle apparence. En effet, on la considère, avant tout, comme une forme d'art requiérant une discipline mentale qui concerne tant l'esprit que le corps.
Les caractères écrits chinois détiennent une faculté remarquable à exprimer des traits de l'esprit et autres émotions de même que la personnalité et l'intégrité. Ils peuvent, aussi, laisser deviner le tempérament, de la personne qui les a écrits. De son autre nom “calligraphie au pinceau”, l'art chinois de la calligraphie (书 shu /shoo/) se rattache, uniquement, à la culture asiatique et représente le plus précieux des quatre arts des lettrés chinois, avec la peinture (画 hua /hwaa/), la pratique d'un instrument de musique (琴 qin /chin/) et la maîtrise des jeux de sociétés de stratégie (棋 qi /chee/).
L’art de la calligraphie chinoise possède ses instruments essentiels utilisés d’une manière immuable, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. On en dénombre quatre rassemblés sous le nom des “Quatre trésors du lettré (文房四宝 wenfang si bao /wnn-fung srr baoww/)” et qui comprennent le bâton d'encre (mo), la pierre à encre (yantai), le papier de riz (xuanzhi) et le pinceau (maobi).
D'abord, le bâton d'encre de Chine qui apparaît sous la forme d’un bloc solide d'encre séchée et préparé à partir de fumée de résines ou de goudrons ou bien encore de suie de pin. Originaire de Chine, il sert pour la peinture et la calligraphie. Vient ensuite, la pierre à encre, récipient contenant l'encre liquide et obtenue par frottement du bâton d'encre sur la pierre dans un peu d'eau. Puis le pinceau comportant, traditionnellement, un manche en bois de bambou et confectionné à partir de poils d'animaux comme le cerf, chèvre, lapin ou plus rarement le loup, qui dépendent de la finesse du trait souhaitée. Enfin le papier (xuan zhi) qui désigne, au sens strict du terme, dans l'antiquité, un type de papier chinois absorbant fait à base de la plante du riz. Néanmoins, de nos jours, on utilise, aussi, ce terme pour qualifier le papier fabriqué à partir d'autres plantes à fibres comme le chanvre, le bambou etc...
Bien que certaines personnes considèrent l'écriture avec un pinceau comme une pratique surannée, des études récentes révèlent que plus de vingt millions de chinois emploient encore les outils traditionnels de la calligraphie.
Traditionnellement, on recourt à cinq styles généraux en calligraphie chinoise, à savoir, zhuan shu, kai shu, xing shu, li shu, et cao shu. Possédant chacun, ses propres caractéristiques, ils proviennent tous de sources variées dont l’origine remonte à différentes dynasties impériales.
Ce style d'écriture tire son appellation de la forme ancienne des caractères dont on se servait pour les sceaux officiels. Divisé entre le petit style sigillaire et le grand style sigillaire, ce style reste très populaire auprès des artistes de calligraphie pour son élégance.
Kai Shu, également appelé l'écriture Zheng, a évolué à partir de l'écriture sigillaire. Le Kai Shu se reconnaît à ses caractères aux traits perpendiculaires, harmonisés de manière horizontale et verticale. Sa sobriété détermine un style d’écriture soigné et ordonné. Ceci pourrait expliquer sa très grande popularité auprès des calligraphes.
Emanant de la dynastie Han (206 avant J.C - 220 après J.C), le Xing shu représente la forme cursive du kai shu, rendant sa réalisation rapide, facile et pratique. Cependant, même si le xing shu s’écrit avec beaucoup de soins et de manière réfléchie ses similitudes avec le kai shui demeurent évidentes.
Autre forme cursive de calligraphie, le style cao shu remonte également à la période Han. Bien que ce style tire ses origines de la dynastie des Han de l'Ouest (206 avant J.C - 8 après J.C), elle ne connaît son véritable essor que sous la dynastie des Han de l'Est, entre 25 et 220 après J.C. Très simple, irrégulière et sommaire, l’écriture cursive reste, en revanche, extrêmement artistique.
Le style li shu se caractérise par sa grande diversité. Bien que d’apparence soignée, ce type d'écriture renferme davantage de complexité à cause de ses nombreuses variantes. Li shu devint l'écriture qui a finalement évolué vers l'écriture régulière. Une fois, encore, la dynastie Han se distingue en tant que précurseur de ce style d'écriture.