L’impression à la cire (également l’impression de batik) est une méthode mécanique de blocage des colorants par la cire à l’endroit où elle est appliquée chaude (fondue), souvent sous la forme d'un motif géométrique ou d’une représentation artistique (allant d'une fleur à un visage humain), sur une partie choisie du tissu. Une fois la cire suffisamment sèche, le tissu est plongé à froid dans une cuve de colorants solubles. Le procédé de teinture est terminé, le tissu complètement sec est ensuite lavé à l'eau chaude pour dissoudre la cire et faire ressortir les motifs, (dessins, images, etc…) dans une couleur contrastant avec la couleur de teinture également.
L’impression à la cire (aussi connue sous le nom de batik), l'une des trois anciennes méthodes d'artisanat chinois de production de textiles teintés multicolores grâce à un procédé qui empêche la teinture d'atteindre certaines parties choisies du tissu (les deux autres techniques de teinture, le bandhnu et le calico, sont brièvement décrites dans la note en bas de page*). Il semblerait que l'impression à la cire existât en Chine dès la fin de la dynastie des Qin (221-207 avant JC) ou au début de la dynastie des Han (206 avant JC-220 après JC). Bien que la connaissance généralisée de l'existence du batik chinois comme un produit fini apparût, en premier, durant la dynastie des Tang (618-907), et que le batik devient une nouvelle marchandise de la « route de la Soie » exportée vers l'Europe et ailleurs.
En général, si ceux qui exposent sur le sujet tendent à présenter l'affaire nettement plus contrastée qu'il n’est justifié, les méthodes de production de textiles multicolores via un ou plusieurs procédés de teinture peuvent être divisées en deux grandes catégories: mécanique et chimique. Les trois anciennes méthodes artisanales chinoises de teinture de textiles multicolores appartiennent toutes à la première catégorie.
La technique mécanique de teinture partielle vise essentiellement au blocage physique, c'est-à-dire, dans certains cas, à entraver ou à réduire l'accès du colorant sur les parties ciblées du tissu. La méthode chimique (alias réactif) consiste, quant à elle, en l’utilisation d’un agent chimique transformant temporairement le colorant initialement insoluble, soluble, de sorte qu'il s’absorbe sur les fibres des parties choisies du tissu. Une fois séché (o
xydé), celui-ci fixé va revenir à son état insoluble de manière que lorsque, plus tard, le tissu est plongé dans une cuve contenant un colorant d’une couleur différente, le colorant insoluble empêche le second (soluble) de s’absorber sur les fibres dans les parties de la toile où le colorant est déjà fixé.
Naturellement, on peut créer de multiples nuances de motifs colorés par des teintures successives en utilisant la même couleur de teinture ou une autre plus sombre. De la cire chaude apposée sur la partie ciblée (pas nécessairement les mêmes zones que celles de la première teinture) permettra de préserver la couleur existante tandis que le reste du tissu sera imprégné lors du deuxième (troisième, quatrième, etc.) procédé de teinture.
L’application des couleurs via la méthode d'impression à la cire est, sinon un art, du moins un métier qui exige un haut degré d'habileté. En effet, la cire chaude doit être, rapidement, appliquée en petites quantités, la cire froide ne pouvant pas être correctement absorbée par les fibres du tissu et souvent avec précision pour que les contours de l'image ou du motif soit suffisamment nettes. C’est la nature du dessin ou de l'image qui va déterminer le type de « spatule » à utiliser (large ou finement effilée).
En appliquant la cire chaude qui empêche le colorant de se fixer sur les fibres du tissu des parties ciblées, l'artisan créait, ainsi, une image négative (pensez à l'image d'un visage). Les zones où la cire est appliquée représentent les surfaces réfléchies (pensez aux joues) tandis que les zones où la cire n'est pas appliquée représentent les surfaces sombres (pensez aux zones creuses autour des yeux). Cela nécessite non seulement une bonne compréhension de la façon de dessiner un objet (la quasi-totalité des batiks étant traditionnellement conçue à la main, dans l'aide de gabarits ou de contours pré-dessinés) mais aussi de la manière de dessiner «à l'envers».
En Chine, on pense que l'art de l'impression à la cire était répandu, mais comme toute tradition qui se transmet de génération en génération, celui-ci a disparu dans un grand nombre, (sinon dans la plupart des communautés de Chine), suivant l'évolution de la société et pour diverses autres raisons. Aujourd'hui, seulement deux communautés, les groupes ethniques Zhuang et Miao, vivant dans de petites enclaves du Guizhou, du Guangxi, du Sichuan et du Yunnan, , perpétue la tradition ancienne du batik ou l'art de l’impression à la cire. Rien de bien surprenant, car beaucoup de traditions orales sont également conservées dans ces petites communautés ethniques. Les circuits touristiques des minorités ethniques dans le Guizhou organisés par Voyages Chine offrent aux touristes une grande chance de découvrir les anciennes cultures des peuples ethniques Miao et Dong du Guizhou de même que leurs artisanats de fabrication du batik vieux de plusieurs siècles.
La minorité ethnique Zhuang affectionne les étoffes teintes en bleu avec des fleurs blanches qui semblent jaillir de la toile. Le tissu est d'abord blanchi afin de le rendre blanc pâteux. Après séchage complet, la cire chaude est appliquée sous la forme d'une fleur. Le reste est tel que décrit ci-dessus. La méthode de base utilisée pour la confection des batiks par les Zhuang est identique à celle utilisée par les Miao qui travaillent au départ sur des tissus blanchis, mais qui appliquent une plus grande variété d'images abstraites et figuratives sur leurs batiks.
Les Zhuang et Miao produisent des batiks non seulement pour leur propre usage, mais aussi pour la vente. Les touristes qui visitent ces régions ethniques pourront trouvrer des articles imprimés à la cire, allant des articles de décoration intérieure (rideaux, coussins, nappes, tentures, etc.) aux articles personnels comme les sacs, les poupées et les vêtements.
* Comme évoqué précédemment, les trois anciennes méthodes d'artisanat chinois de production de teintures multicolores appartiennent toutes à la méthode mécanique, par opposition à la méthode chimique. La méthode bandhnu réalise l’ouvrage au moyen de torsions, de nouages, de pincements et même de points de coutures très serrés sur le tissu pour réserver le motif désiré, (le plus souvent, une fleur, mais, habituellement de forme assez grossière). Pendant les années «hippie», la méthode du batik devient populaire en Amérique, (une méthode de fabrication de batiks également utilisée dans toute l'Afrique, d'où et simultanément développé avec l'engouement du batik aux États-Unis dans les années 70 et, un peu plus tard, avec le mouvement « Rastafari » et la musique de Bob Marley). Les parties reliées (coutures, noeuds, torsades etc) de la toile doivent entraver la pénétration du colorant à des degrés divers en fonction de l'étanchéité des liens. Ainsi, la minorité ethnique Bai, située principalement dans la province du Yunnan, est-elle passée maître dans l’art du bandhnu.
La méthode de l'impression sur textile, le calicot (ou «par touche»), n'est pas différente de l'art de l'impression des gravures sur bois, qui, en Chine, est peut-être plus ancien que l'art de l'impression à la cire, datant du 3ème siècle avant notre ère. Les deux atteignent le résultat final en pressant l’élément (la feuille de papier et le tissu respectivement pour l'impression des gravures sur bois et et celle du calicot) entre deux plaques. La plaque inférieure a été gravée pour retenir le colorant/encre et produire l'image souhaitée sur la surface de l'objet lors de sa pression entre les deux plaques. On peut bien sûr obtenir des résultats très précis et très détaillés par la méthode du calicot, depuis qu’une plaque pré-conçue travaillée à la perfection, ne laisse aucun hasard aux mouvements de la main, comme pour la méthode d'impression à la cire.